Chapitre 9 : LE CORPS FÉMININ EN TRANSGRESSION

Louée pour son esprit et sa force d’âme, la dame de la fin’amor est aussi célébrée pour son corps matériel, ce « Bel cors » désirable mais douloureusement inaccessible.

La vision du corps, son approche et finalement, l’union souhaitée avec celui-ci, sont relatées dans certains récits chevaleresques et allégoriques. 

Notre avant dernière analyse sérielle, concerne les représentations de la nudité féminine entre pudeur et transgression. À partir de l’image des amants aux bains, nous observons les gestes d’intimité partagés, mais aussi l’interprétation visuelle de corps parfois peu différenciés dans leurs attributs sexués. Nous abordons la question du corps féminin dévoilé au regard, entre voyeurisme, abus sexuel et nudité du corps mort, support du Memento Mori. Cette approche se conclu par l’imagerie du coït adultère face à celle de l’union licite, où désordre et contre-modèles apparaissent au regard d’une stricte codification visuelle.  

Le corps féminin mis en image est révélateur de la façon dont la dame ou l’épouse apparait en tant que simple objet du voyeurisme masculin, vectrice de transgression ou actrice des échanges amoureux. Le désordre engendré par les contre-modèles, rend parfois son identité plus ambigüe, entre confusion des genres, construction idéelle et normes idéologiques.