Chapitre 4 : LA DAME POUR LE MODÈLE CHEVALERESQUE

Ce quatrième chapitre est consacré à la place de la dame au cœur de certaines pratiques chevaleresques, de nature fictionnelles ou en lien avec un réel aristocratique. Nous y abordons premièrement la mise en scène des loisirs cynégétiques, associée à l’esthétique de la « reverdie », puis la représentation des tournois et des Pas d’armes, entre manifestation d’une bravoure renégociée entre les sexes et reflets d’ambitions culturelles au service d’un pouvoir nobiliaire. Nous clôturons cette étude par l’analyse des épreuves chevaleresques, issues de la Matière de Bretagne, et révélatrices de l’abnégation du chevalier envers sa dame.

La mise en images d’activités et de luttes chevaleresques, fictionnelles ou réelles, coïncide avec le renouveau d’un modèle de courage et de courtoisie en vigueur au sein de la société de cours du bas Moyen Age. Celui-ci met en avant le respect d’un idéal d’armes et amour, moralement ambigu envers le genre féminin. La dame idéelle ou la femme noble du bas Moyen Age figurent dans bon nombre de représentations mettant en scène des rituels, amoureux ou guerriers, révélés par un système culturel de codes et symboles. Spectatrices distantes ou actrices du jeu, elles incarnent avant tout l’enjeu d’une conquête courtoise, accompagnant parfois un engagement culturel et politique.