Chapitre 8 : LA DAME SPIRITUALISÉE.
UNE RÉINTERPRÉTATION DE LA DÉVOTION À MARIE

Notre huitième chapitre consacré à l’identité d’une dame spiritualisée, qu’elle soit réelle, fictive ou divinisée. Il s’agit de comprendre comment la mise en scène de son ymage, sa position sur un trône ou dans les nuées, rappelle l’imagerie de la Vierge au point de susciter des gestes de prière et de célébrations semblable à ceux effectués dans le cadre de la dévotion mariale.

Nous examinons les figures de la Vierge, de la dame aimée et de la divinité allégorique, mises en scène à travers l’expression visuelle de cultes aux codes parfois semblables. Au cours du Moyen Âge, les poètes s’adressent à la Vierge sous l’appellation de dame ou amie, dans des termes proches de ceux employés à l’égard des femmes qu’ils courtisent. Si la fin’amor exalte un amour spirituel qui célèbre la beauté morale, la doctrine prône également la beauté charnelle de la dame, que le poète contemple. Cette contemplation charnelle et spirituelle, est accompagnée d’un hommage qui nécessite, dans certains cas, une forme de don.