Conférences – XIXe siècle

Je propose à toute institution, université ou entreprise, mes conférences sur le thème de l’histoire de l’art.

6 conférences sont actuellement proposées.

  • Intervention en visioconférence (via Microsoft Teams) ou en présentiel.
  • Durée de l’intervention : 1 heure.
  • Tarif sur demande, comprenant la préparation et l’intervention.
  • En visioconférence et en présentiel.

La réinterprétation des savoir-faire médiévaux dans les poèmes enluminés d’Alphonse de Lamartine.

La représentation du Moyen Âge dans les œuvres littéraires et visuelles du Mouvement Romantique au tournant de 1830, témoigne d’aspirations diverses, celles de faire revivre l’histoire à travers l’émotion et l’imagination des évènements, d’établir une réflexion sur les structures sociales et politiques d’un passé national ou encore d’offrir une nouvelle interprétation des arts et techniques d’une époque. Le savoir-faire des enlumineurs médiévaux est notamment remis au goût du jour par Mary Ann Elisa Birch de Lamartine. En qualité de traductrice, correctrice mais aussi d’artiste peintre, elle enluminera quelques poèmes de son célèbre époux, entre la fin des années 1847 et le début des années 1850. Cette conférence portera sur trois exemples, aux thématiques amoureuses et divines, “Les Fleurs sur l’autel”, L’”idéal” et “Le Pavot”, poèmes autographes d’Alphonse de Lamartine, dont les marges sont ornées d’un riche décor marginal aquarellé.

Il sera également opportun de mettre en comparaison ces cas de réinterprétations techniques, aux regards d’études sur différents supports médiévaux, réalisées par d’autres grands représentants du Romantisme en peinture, tel Eugène Delacroix.

Légitimer la monarchie par la représentation du passé : Les batailles médiévales de Nancy et Poitiers, peintes par Eugène Delacroix.

Au tournant de l’Empire et de la Restauration, l’engouement pour un passé médiéval se manifeste dans les œuvres littéraires et visuelles du Romantisme. Le jeune Eugène Delacroix partage avec son ami Richard Parkes Bonington, un même amour du Moyen Âge. A l’aube de sa maturité artistique, il rejoint le cénacle de Victor Hugo et peint quelques œuvres inspirées du style « troubadour », dont les thèmes relevant de l’anecdote historique, sont librement inspirés du règne de Charles VI. A la fin du mois d’août 1828, Eugène Delacroix reçoit du roi Charles X sa première commande officielle. En souvenir de son séjour dans la ville de Nancy, le souverain souhaite offrir une peinture pour le musée de la ville. Le thème choisit est la bataille de Nancy, évènement durant lequel le duc de Bourgogne Charles le Téméraire trouve la mort le 5 janvier 1477, face à la première grande alliance des Lorrains et des Français. Quelques mois plus tard, c’est la bataille de Poitiers (1356), que Delacroix reçoit pour tâche de représenter, particulièrement l’action du roi Jean II Le Bon face à l’ennemi Anglais. Eugène Delacroix n’est certes pas encore pleinement reconnu comme le chef de file de l’Ecole Romantique, il offre malgré tout un nouvel éclairage sur de grands évènements militaires ayant marqué l’Histoire de France. Cette conférence propose de redécouvrir ces tableaux de la jeunesse du peintre, à travers deux axes : Redonner vie à des drames historiques à travers l’idéal Romantique et légitimer le pouvoir de la Restauration par l’utilisation politique du souvenir d’un passé glorieux.

L’image politique d’Alphonse de Lamartine (1830-1848).

Homme de lettre issu de la petite noblesse du Mâconnais, Alphonse de Lamartine est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes romantiques du XIXe siècle français. Il est aussi un homme politique accompli qui, à la faveur de ses différents engagements, offrira tantôt aux peintres, tantôt aux caricaturistes, matière à le représenter. En 1831, François Gérard peint le portrait d’un homme asseyant sa position intellectuelle et son ambition politique, malgré un récent échec à la députation. En 1848, Henri Blaise François Dejussieu livre une nouvelle version de ce même portrait, au moment où Lamartine, devenu républicain modéré et riche d’une expérience politique de quinze ans, se porte candidat à l’élection présidentielle. Peu avant sa défaite, Lamartine est l’homme de 1848, proclamateur de la deuxième République immortalisé par Félix Philippoteaux à l’instant où il repousse le drapeau rouge au profit du tricolore, ministre des Affaires étrangères de février à mai et peut être véritable chef du Gouvernement provisoire, aux côtés de dix autres personnalités telles que Ledru-Rollin, Louis Blanc, Dupont de l’Eure, Garnier Pagès ou encore Arago. Les membres du Gouvernement Provisoire font alors l’objet de lithographies parfois flatteuses sous la main d’Auguste Legrand, mais aussi de portraits-charge, auxquels Lamartine n’échappe pas.

Cette imagerie variée qui entoure le politicien Lamartine mérite que l’on s’y attarde, afin de mieux cerner les choix adoptés par ses contemporains dans la construction de sa mémoire, en prime des écrits du temps.

Ambroise Louis Garneray, corsaire, peintre de marines et écrivain.

Ambroise Louis Garneray est l’homme de plusieurs vies. Fils du peintre Jean-François Garneray, portraitiste et élève de David, il renonce à la carrière artistique qui lui est promise et s’engage, à treize ans, comme novice dans la Marine Républicaine. Après trois années passées à combattre la Royal Navy à bord de différents bâtiments, dont la frégate La Preneuse, sur laquelle il devient timonier et premier peintre, Garneray quitte la Marine pour devenir corsaire. D’avril à décembre 1800, il est enseigne à bord de La Confiance, commandée par Surcouf. Après un nouveau passage par la Marine d’Etat, il reste huit ans captif sur des pontons Anglais. A partir de la Restauration, Garneray se consacre de nouveau à la peinture de marines, et produit une série d’œuvres rendant compte des batailles et de ses expériences vécues en tant que marin, entre le Directoire et le premier Empire. Le courant Romantique auquel il appartient, imprègne plusieurs de ses tableaux, gravures et estampes, tels que La prise du Kent par Surcouf, Le Naufragé ou la série Vues des côtes de France, évoquant notamment sa captivité. Sous le second Empire, Louis Garneray publie une série de récits qui témoignent de son passé de marin. Voyages, aventures et combats, Corsaire de la République ou encore La Prison flottante, préfigurent ainsi le genre du roman d’aventure maritime. Cette conférence propose donc une exploration des œuvres picturales de Garneray, au regard de ses années passées en mer et de sa propre façon de les narrer.

Aquitaine Corsaire

Surcouf, Dutertre, Duguay-Trouin, Le Pelley… Nombreux sont les corsaires malouins, granvillais ou encore dunkerquois, dont les noms se rappelle à notre souvenir. Mais qu’en est-il des capitaines aquitains, ayant sillonné les mers d’Europe et d’ailleurs, sous l’égide de lettres de marque ?
Leur identité émerge de quelques études et biographies de qualité, dont la diffusion reste cependant encore trop faible.
Voici quelques uns d’entre eux :
– Le rochelais Joseph Micheau, capitaine du Baron de Montmorency, en 1778.
– Jacques Perroud, véritable « Surcouf bordelais », capturant en 1803 l’indiaman Lord Nelson, alors qu’il commande La Bellone. Son exploit est immortalisé à deux reprises par le peintre Auguste Mayer, en 1846 et 1872.
– Le bayonnais Charles Lamarque, capitaine de La Dame-Ambert en 1804, qui s’empare de la frégate anglaise Lily. Une belle action saluée par l’art de Jean-Baptiste Henri Durand-Brager, en 1847.
Ce programme de conférences se propose de mettre en lumière, sous l’angle de l’Histoire maritime et de l’Histoire de l’art, les destins de ces capitaines corsaires aux XVIIIe et XIXe siècles, en analysant plus avant les représentations picturales de leurs faits d’arme.

George Sand mise en scène par ses amis et ses détracteurs : témoignage visuel d’une vie intellectuelle et politique.

Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil naît à Paris en 1804. Fille d’un officier de l’armée impériale, elle est aussi l’enfant d’un siècle nouveau, qui s’ouvre sur toute une génération d’écrivains et d’artistes romantiques, dont elle fera partie. En 1822, elle épouse le baron François Casimir Dudevant et obtient son titre. La naissance de George Sand survient huit ans plus tard, à la faveur des Trois Glorieuses, qui marquent sa première prise de conscience politique. Elle quitte Nohant pour rejoindre Paris, commence à écrire,  rejoint un groupe de littéraires romantiques et endosse une redingote masculine. Indiana, publié en 1832, marque le début d’une longue série de soixante-dix romans, auxquels s’ajoute une cinquantaine de nouvelles, pièces de théâtre et textes politiques. Sa vie intime est faite de liaisons passionnées, d’amours orageuses en compagnie de Musset et de rapports toujours généreux envers ses amis. Séparée de son mari, elle défend les droits des femmes dans ses ouvrages et s’investit dans la révolution de 1848. Dans sa Maison de Nohant, haut-lieu de la vie Romantique au XIXe siècle, George Sand reçoit plus brillants esprits de l’époque : des écrivains comme Alexandre Dumas ou Gustave Flaubert, des cantatrices, le peintre Eugène Delacroix, Jérôme Bonaparte, cousin germain de l’Empereur Napoléon 1er, ou encore le compositeur Frédéric Chopin, avec qui elle partage sa vie pendant près de dix ans.

Bien avant d’être photographiée par Nadar, George Sand fait l’objet de nombreuses représentations. En 1833, Alfred de Musset lui consacre un album de dessins où la romancière apparaît dans différentes situations du quotidien. En 1838, Auguste Charpentier réalise un portrait d’elle, au même moment où Delacroix, son ami intime, dresse l’esquisse d’un tableau où elle partage la vedette avec Chopin. Sand elle-même réalise des autoportraits, n’hésitant pas à jouer sur la caricature. Mais lorsque qu’elle s’engage en 1848 aux côtés de Louis Blanc, soutient la cause féminine et participe à la lutte contre les inégalités sociales en publiant dans plusieurs journaux tels que la Cause du Peuple ou la Vraie République, la caricature devient à charge. De nombreuses lithographies issues de la presse d’opposition fleurissent à son encontre.

Ce sont ces dessins séduisants, ces tableaux flatteurs et ces illustrations satiriques que cette conférence met à l’honneur, pour mieux dresser le portrait intime, intellectuel et politique de cette femme, partagée entre deux classes sociales mais actrice des changements d’un siècle.